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DANS LE LYONNAIS 135 Charrier serait l'auteur de VAbrégé de la vie du cardinal de Retz, placé en tête de l'édition des Mémoires, imprimée à Lyon ( n ) . Les relations étroites qui unissaient l'oncle au cardinal, ont pu mettre entre les mains du neveu assez de renseignements, sinon pour écrire les Mémoires, au moins pour composer une biographie. Guillaume Charrier était abbé de Sainte-Croix de Quim- perlé en Bretagne, où il résidait. Cette situation lui permit de rendre des services à Mme de Sévigné pour l'administra- tion des biens qu'elle possédait en Basse-Bretagne. En octobre 1690, l'abbé Charrier devait se rendre de Bretagne à Lyon auprès de sa famille. Mmc de Sévigné, qui avait passé l'été dans son château des Rochers et ne voulait pas retourner cette année-là à Paris, dont le séjour trop dis- pendieux l'effrayait, éprouvée par des embarras d'argent passagers, inquiète de l'excessive dépense de son gendre dans son gouvernement, résolut de faire des économies, de profiter de l'occasion et d'affronter, en compagnie de l'abbé Charrier, un si long voyage d'un bout de la France à l'autre pour fuir Paris et aller passer en Provence l'hiver de 1691, « Je n'irai point à Paris, écrit-elle le 19 avril 1690. Je mé- « dite de loin et j'en ai parlé à l'abbé Charrier, qui sera « alors à Lyon, de m'en aller dans lafinde septembre, en « litière, faire le trajet de Vitré à Grignan, y passer l'hiver « avec vous, ma chère bonne, et sur la fin de l'été, m'en « retourner avec vous à Paris, ou peut-être avant vous, « pour me redonner comme une femme qui n'est ni fugi- « tive, ni poursuivie, mais qui a donné ordre à ses affaires. » (11) Mémoires du cardinal de Retz, éd. Régnier, t. I, p. 25 d e l à notice, note.