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LES 344 ORIGINES cation. Cependant, nous devons dire ici que des recherches récentes nous ont appris que ce Chapelain suivit les armées françaises et rendit probablement au roi ou à quelque prince du sang un de ces services qu'il est difficile d'oublier. Outre le profit qu'ils retiraient de la culture des terres, les héritiers de Chapelain avaient aussi celui de la location de leur immeuble. Ainsi, en 1611, M. de Bérulle y réunit les premiers prêtres de l'Oratoire, jusqu'au moment où ils vinrent s'établir à l'hôtel du Bouchage dans la rue Saint- Honoré. Peu après le départ de la nouvelle congrégation, l'ancien fief de Valois fut vendu, le 9 mai 1621, à une communauté de Carmélites et voici dans quelles conditions. La reine Anne d'Autriche, délaissée de son mari, cher- chait dans la religion des consolations à son chagrin. En sa qualité d'Espagnole, elle fréquentait les ordres religieux et lors de la consécration d'une abbesse des carmélites en l'église mère du faubourg Saint-Jacques, elle fut séduite par l'esprit et la piété de la nouvelle élue, Marguerite de Véni d'Arbouze de Sainte-Gertrude. Elle la reconduisit elle-même dans son carrosse au couvent du Val-Profond, situé à Bièvre-le-Châtel, à trois lieues de Paris, et ne cessa dès lors d'être en relations avec elle. Cette abbaye fort ancienne remontait pour le moins au xn e siècle, et plus tard, la reine Anne de Bretagne en lui réunissant la congré- gation de Chazel-Benoist lui fit changer son nom contre celui de Val-de-Grâce de-Notre-Dame-de-la-Crèche. Malgré son antiquité et ses traditions, la maison était alors en pleine décadence : la discipline s'était relâchée, le nombre des soeurs avait diminué. Les bâtiments tombaient en ruines et un débordement de la Bièvre avait en partie renversé les murs d'enceinte.