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    HISTOIRE DU COUVENT DES GRANDS CARMES DE LYON 3 27

proscription, ce contre-coup des guerres religieuses, et
cent ans avant d'être anéantis par une révolution sociale,
ils devaient encore plier sous l'autorité violente d'un supé-
rieur ecclésiastique. Il nous reste, en effet, à raconter quel
fut ce nouvel orage qui, en 1677, fondit sur eux et causa
dans la ville une longue émotion.
    En 1625, un bourgeois de Lyon, César Laure, sieur de
Crozel, avait acheté aux Carmes l'angle sud-ouest de leur
grande cour, pour y faire construire la chapelle de l'asso-
ciation charitable qu'il venait de fonder sous le titre de
Confrérie des Pénitents de la Miséricorde. Les vendeurs
avaient stipulé à leur profit dans le contrat de vente quelques
avantages que nous retrouvons au surplus imposés par
toutes les communautés religieuses dans les circonstances
semblables. Ils s'étaient réservé, outre une redevance
annuelle, le droit exclusif de fournir aux Pénitents leurs
confesseurs, leurs prédicateurs et leurs officiants, à moins
que les Grands Carmes ne consentissent à approuver for-
mellement le choix que cette Confrérie voudrait faire parfois
de tout autre ecclésiastique. Les Pénitents furent bientôt
obligés d'agrandir leur église et leur bâtiment ; un nouveau
traité du dernier jour de janvier 1642 (8), leur concéda le
terrain nécessaire à cet agrandissement, moyennant une
augmentation de la redevance ; d'autre part, les Grands
Carmes leur permirent d'employer pour le service de leur
chapelle d'autres prêtres que les religieux du couvent,
excepté cependant durant certaines fêtes désignées. Mais il
fut expressément convenu que l'on n'y prêcherait jamais
pendant le temps des prédications faites dans l'église des



  (8) V. le livre II, ch. I".