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124               FONDATION DU MONASTERE

           UISQUE le monde indifféremment prend les âmes
            à la pipée comme l'oiseleur les plus gentils
            oiseaux et qu'il les enveloppe dans les filets d'une
mort éternelle où la peine n'a point de fin, les âmes bien
faites ne doivent aspirer qu'à cet empire d'où découlent
les biens et les richesses qui nous rendent bienheureux
éternels.
   Du débris général des biens des Templiers, religieux
hospitaliers du Saint-Sépulcre, en la ville de Hiérusalem,
pour y recevoir les pèlerins, arrivé en 13 12, deux cents
ans complets après leur institution, par le décret du concile
de Vienne en Dauphiné, auquel le pape Clément V présida,
en présence des rois de France, d'Angleterre et d'Aragon,
accompagné de 300 évêques, le comte de Savoie se retint
leur maison de Lyon pour y faire bastir un palais pour son
service. Mais ses successeurs, faisant conscience de cette
usurpation (comme de bien d'église), et d'autant plus qu'en
icelle y avoit une chapelle dédiée à la glorieuse vierge
Marie, la laissèrent inhabitée.
   En 1390, le V. P. Yves Grossi, ayant esté nommé prieur
de Colombier pour la seconde fois et par divers voyages
faicts à Lyon, selon l'occurence de ses affaires ayant con-
tracté amitié et fait connaissance d'un grand nombre
d'âmes dévotes, apprit que la tradition estoit certaine que
nostre bon Père Instituteur et Législateur saint Pierre
Célestin, pendant son séjour dans Lyon, pour l'approbation
de son ordre, au concile du pape Grégoire X en 1275,
avoit logé dans la maison des religieux Templiers, célébré
la sainte messe en leur chapelle dédiée à la glorieuse Vierge,
en présence de Sa Sainteté, à la vue de laquelle inopiné-
ment mettant sa cuculle sur un rayon de soleil, estoit
restée suspendue comme sur un poultre pendant le temps