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REVUE DU MOIS 475 être bien sommaire, car les historiens des Croisades, gens assez pro- lixes, ne soufflent pas mot sur le service de campagne en ces temps lointains. M. Armand-Calliat, lui aussi, a parlé de son art, c'est-à -dire de l'orfèvrerie religieuse, le seul, dit-il, qui a échappé au naturalisme, et s'il en a parlé avec la verve commune aux artistes, il a déployé une abondance de citations heureuses et fait preuve d'une correction litté- raire peu fréquente chez ses confrères. La séance s'est close sur la lecture d'une pièce de vers, adressée par M. Mollière père à son ami Laprade, dont la statue avait été inaugurée quelques jours auparavant à Montbrison. X L'autre solennité, c'était la distribution annuelle des prix aux élèves des cent cinquante cours de la Société d'Enseignement profes- sionnel. J'admire le courage quasi héroïque de ces six mille jeunes gens qui, après une pénible journée donnée au travail professionnel, se mettent à l'étude avec une ardeur persévérante. Certains moralistes s'inquiètent de la diminution des heures de travail et, pour un peu, regretteraient l'ancienne journée de treize et quatorze heures. Qu'ils se rassurent; l'ouvrier saura aussi bien qu'eux faire un bon emploi de ses loisirs. X Une fête d'ordre tout intime, mais non moins intéressante, c'est le cinquantenaire de la maison Gillet, célébré le 30 juin. De nos temps, les morts vont vite et les maisons ne se perpétuent guère. Un industriel célébrant sa propre cinquantaine est rare; plus rare encore celui qui, parti du début le plus modeste, peut laisser aux mains de ses fils, une œuvre aussi colossale, en arborant hautement cette devise : Là bore et Probitate. X< La magistrature lyonnaise a perdu trois de ses membres : M. le président Montalan, M. Berthaud, conseiller et M. Verne de Bachelard, ancien conseiller. A enregistrer aussi la 'mort de M m e Meissonnier, femme du grand peintre, notre compatriote. M. J.