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440           LE PROCÉDÉ MUSICAL DE K. WAGNER

«   position subalterne où il était réduit à jouer le rôle d'une
«   monstrueuse guitare. » L'intérêt ne réside plus seulement
«   dans la partie la plus élevée ou dans la partie la plus
«   basse; à chacune est dévolu un rôle d'égale importance. »

    « Il en résulte au point de vue harmonique un trouble
«   apporté à nos habitudes d'oreilles ; de là aussi, cette im-
«   pression de vague et d'indéfini qu'on ressent générale-
c
e   ment à la première audition d'une œuvre wagnérienne.
«   Par exemple le plus simple de tous les accords, l'accord
«   parfait, est le plus systématiquement écarté. Sa simplicité
«   lui donne un sens très précis, et cette précision même,
«   qui en fait l'accord obligé de toute cadence finale, de-
«   vient un obstacle à son emploi. La cadence parfaite joue
«   le rôle d'un point au bout d'une phrase. Et nous l'avons
«   démontré, la phrase de Wagner commence avec l'acte et
«   ne finit qu'avec lui, à bien peu d'exceptions près. Sans
«   doute le personnage en scène peut avoir à conclure un
«   long discours ; dans ce cas il aura recours à la formule
«   précitée ; mais tandis qu'il fera avec la voix ce saut carac-
«   tèristique de la dominante à la tonique, l'orchestre, lui,
«   qui, selon la définition de Wagner « entretient le cours
«   interrompu de la mélodie », l'orchestre ne portera pas
«   trace de cette cadence et poursuivra sa route en modu-
«   lant par une cadence rompue ou par l'introduction d'un
«   accident quelconque propre à modifier le sens har-
«   monique.

    « La haine des accords élémentaires conduit naturelle-
«   ment à l'amour des accords plus riches et plus vagues.
«   De là, la fréquence des prolongations, des retards, de
«   tous les artifices qui produisent les dissonnances ; de là,
«   l'altération continuelle des notes et en particulier de la