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             LE PROCEDE MUSICAL DE R. WAGNER              437

    Donnons la parole à MM. Soubie et Malherbe :
    « S'interdire les morceaux d'ensemble, c'est se confor-
«   mer à cette règle de simple bon sens qui veut que, sous
«   peine de ne pas se faire entendre, les personnages d'un
«   drame parlent les uns après les autres. L'exception en
«   faveur des chœurs est conforme à la tradition de l'art
«   grec, et devient d'une application de plus en plus rare. »

    Et un peu plus loin :
  « Dans le drame wagnérien, c'est l'orchestre qui se
« charge du commentaire que le chœur faisait de la tragé-
« die grecque, c'est lui qui « traduit en musique l'inexpri-
« mable en paroles. »

   Ici, la part faite au naturalisme, par Wagner, nous semble
excessive. Admettons, qu'à son point de vue, le drame gagne
en clarté et en vraisemblance. Mais la musique y perd des
éléments indiscutables de beauté. Les instruments de l'or-
chestre auront seuls le droit de parler suivant le mode sym-
phonique, et le plus beau de tous les instruments, la voix
humaine sera réduite au monologue, et au monologue dans
le mode récitant! Heureusement, sans doute, l'école per-
mettra dans le genre lyrique, si toutefois elle reconnaît
encore ce genre, l'emploi des chœurs et des ensembles
auxquels, nous autres musiciens, nous ne saurions renoncer
pour la plus grande gloire d'une thèse réaliste.
  Aussi, lorsque les auteurs que nous citons disent quelque
part : « La réforme de Wagner longtemps méditée, et
« nombre de principes exposés ou développés par lui, ont
« dans l'avenir quelques chances de durée, » nous espé-
rons bien que l'avenir ne ratifiera point l'ostracisme brutal
de ces formes musicales que nous avons nommées plus haut,