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436 LE PROCÉDÉ MUSICAL DE R. WAGNER plume, ont oublié le calme nécessaire à l'explication qu'on leur demande, et, le livre fermé, on reste en face de l'énigme qui n'a point été expliquée. Il est évident d'abord, que pour se former une opinion aussi raisonnable que possible, il faut écarter du débat et des sources d'informations toutes ces élucubrations qui embrouillent la question du drame musical en des considé- rations religieuses, historiques, ethnographiques, voire même préhistoriques (1). Or, comme nous le disions, les publications sérieuses, donnant des aperçus pratiques, sont très rares pour le sujet qui nous occupe. Cependant, une des dernières venues intitulée : L'Œuvre dramatique de Richard Wagner par MM. Soubie et Malherbe, nous offre avec assez de précision, au milieu d'appréciations plus modérées, des détails techniques sur le procédé musical de Wagner, devant lesquels il nous a semblé bon et instructif de s'arrêter quelques instants. Déterminons bien ce qui fait l'objet de ce travail à propos du livre de MM. Soubie et Malherbe. Nous laissons de côté la question du drame pour étudier la réforme purement musicale de Wagner. Après avoir signalé les éléments actuellement employés que cette réforme veut retrancher de la musique dramatique de l'avenir, nous examinerons les éléments nouveaux dont elle prétend l'enrichir; puis, nous jetterons un coup d'œil sur les procédés et les ten- dances de l'art wagnérien comparé à l'art des maîtres qui l'ont précédé. En fait de suppression, nous trouvons d'abord celle des trios, des quatuors et des morceaux d : ensemble. (1) L'art aryen, par H. de Volzogen. (Revue wagnérienne, avril 1886).