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DE VICTOR DE LAPRADE 425 cette fête, a rendu ce dernier hommage à celui auquel l'unissait une étroite et ancienne amitié : LA B R E T A G N E A LAPRADE 0grand et cher ami, mon Laprade! mon père! Je pleure, comme au jour où je sus ton trépas! Je pleure, illustre maître, et je me désespère : — On va sacrer ta gloire... et je n'y serai pas ! Loin du corps enchaîné, du moins ouvrant son aile, Captif qui brise et fuit les fers de sa prison, Mon âme ira vers toi, quand Vheure solennelle Groupera le Forez au sein de Montbrison. Comme elle applaudira, voyant tomber le voile Qui recouvrait f airain pétri par Bonnassieuxl Elle crîra : — C'est lui! C'est la plus pure étoile Que le Dieu de la France alluma dans nos deux! Sa Muse eût fait l'orgueil et d'Athène et de Rome. Il est de votre race, ô Corneille ! ô Platon ! S'il fût un grand poêle, il fût un plus grand homme ; Nous sommesfiersde lui, nous du pays breton. Il gagna tous nos cœurs, quand sa voix inspirée Chanta notre Armorique en d'immortels accents; Il t'aimait comme un fils, ô terre vénérée... C'est pourquoi les Bretons lui sont reconnaissants ! Nantes, 9 juin 1888.