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DE VICTOR DE LAPRADE 423
A M. Mollière succède le docteur Gonnard, délégué de
la Société amicale des Foréziens, à Paris, qui, dans un
discours plein d'originalité et de saveur, fait le portrait du
poète forézien, toujours attaché à la petite patrie, dont il a
chanté les sites agrestes comme les gracieuses légendes.
« La Provence, dit-il, a ses fèlibres, la Bretagne ses lardes, qui ont
consacré par la poésie, les origines, les charmes, les épreuves de leur
terre natale. Notre Forez, petite patrie dans la grande patrie française,
n'a rien à envier à ses provinces soeurs, grâce au tribut de piété filiale,
dont Laprade s'est acquitté envers son pays...
Maintenant que la mort nous a ravi Laprade, c'est parmi les ancêtres
de notre race que le Forez doit le compter ; et dans cette galerie des
ancêtres, il mérite une place d'honneur. En face de cet ancêtre, la jeune
génération reverra un passé glorieux et recueillera un haut enseigne-
ment pour l'avenir... »
Ce discours est suivi de quelques paroles prononcées par
M. Démontés, délégué de l'Association générale des étudiants
de Lyon, qui salue en Victor de Laprade le poète patriote,
ami de la jeunesse :
« Etudiants d'aujourd'hui, dit-il en terminant, nous étions sur les
bancs du Lycée, quand le poète adressait à nos camarades, morts pour
la patrie, ces strophes ardentes qui commencent ainsi :
Quand viendra votre tour d'entrer dans la carrière,
Jeunes gens, qu'on prépare à de mâles travaux,....
« Lorsque notre tour arrivera, heureux et fiers, sans tristes pressen-
timents, sans folles espérances, nous saurons tous, nous, membres
d'une même famille, l'Université lyonnaise, marcher en avant, en
répétant ce vers :
Faites votre devoir, Dieu fera le succès.
Vient ensuite la Société d'éducation représentée par son
ancien président, M. Ducurtyl, conseiller honoraire à la Cour