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L'ŒUVRE DE PIERRE DUPONT 369 C'est un perpétuel travers de l'esprit humain, que de croire à certains mots et de prêter aux formules un pouvoir magique. Pas plus que la seule vertu d'une parole ne saurait transmuer du plomb en or, il ne suffira d'inscrire une devise au fronton d'une constitution politique pour qu'on puisse dire, avec notre doux contemplatif, que désormais L'abondance ruissellera Comme un fleuve dans une plaine. Le pays ne tarda pas à en faire la douloureuse épreuve et, trois mois après, le poète écrivait les funèbres strophes des Journées de Juin : Quatre jours pleins et quatre nuits, L'Ange des rouges funérailles, Ouvrant ses ailes sur Paris, A soufflé le vent des batailles. Cependant ses convictions ne sont en rien altérées. Dans un autre chant : Dieu sauve la République ! il nous montre le jour prochain où La terre Dans la paix se reposera De cinq ou six mille ans de guerre. Qu'il lui jette donc la première pierre, celui de vous qui n'a pas mis, dans le gouvernement de son choix, la même foi et les mêmes espérances ! * * * Mais être républicain, cela ne veut pas nécessairement dire socialiste et révolutionnaire ; c'est quelquefois le con-