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3)0 LETTRES D ' H I P P O L Y T E FLANDR1N comme dit M. Ingres, les influences entrent par les pores de la peau ; gardons-nous-en donc avec vigilance. Je commence à barbouiller un peu l'italien. — Vous êtes bienheureux de voir toujours le sublime gothique, Notre-Dame! la tour Saint-Jacques! Moi, je ne vois guère que volutes, consoles, feuilles de choux, et de la sculpture monumentale dont figures et draperies semblent du papier froissé. Plus je vois Saint-Pierre, moins je l'aime. Pour voir de belles choses en fait d'églises, il faut aller dans les vieilles basiliques chrétiennes. Là , il y a des choses d'un caractère étonnant. Ces vieilles mosaïques qui ornent leur chœur offrent des figures d'une grande beauté. Leur figure de Dieu est vraiment immuable, éternelle 1 Leur architecture, formée de matériaux antiques, est pleine d'élégance. Le choeur est toujours bien plus élevé que les nefs ...et ça pro- duit un bel effet. Sauf ma surdité, je me porte bien, mais les chaleurs commencent à me faire maigrir. Maintenant que mon papier est rempli, je vois bien que je ne vous ai rien dit, mais qu'y faire maintenant ? Il faut espérer mieux employer la prochaine. — Adieu, mon bon, mon cher ami. Je pense à vous souvent, bien souvent. Jamais je n'oublie, le soir, de faire ce que nous sommes convenus les uns pour les autres (8). — Adieu, je vous aime et vous embrasse de tout mon cœur. Vous avez passé le carême mieux que moi. Je n'ai entendu ni sermon, ni chants sublimes. Leurs chants ne valent pas les nôtres. Plus d'une fois ça m'a pro- duit l'effet d'un mauvais théâtre. {A suivre.*) (8) 11 s'agit certainement de prières.