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DANS LE VIVARAIS 333 A notre avis, le mot de padgel équivaut à autochtone et veut dire l'homme qui est essentiellement du pays (pagus), qui a plus ou moins conservé son indépendance dans les hautes contrées qu'il habite, tandis qu'on aurait donné, par opposition, le nom de royol aux populations d'en bas successivement soumises aux rois visigoths, aux rois de Provence ou de Bourgogne, et enfin aux rois de France. Dans le haut Vivarais, la division établie par le langage populaire n'est pas tout à fait la même. Une lettre du curé de Saint-Martial à dom Bourotte, en 1762, contient à ce propos de très curieuses données qu'il est intéressant de connaître. Voici donc toute la partie de cette lettre qui se rapporte à notre sujet : « La Boutière (Botarice vel Botriœ) est un petit pays qui a environ douze lieues de longueur, enclavé dans le Vivarez entre le pays des Bedots et ceux du bas Vivarez et du Coiron au voisinage de Privas. Il est borné, ce pays, dans sa lon- gueur, savoir : à l'orient, par le Rhône ; au couchant, par les montagnes du Vivarez et du Velay qu'on nomme Mezenc. Dans sa largeur, on borne ce même pays : au midi, par le chemin du Forez à Montélimar et par la chaîne de montagne septentrionale d'Aps, vis-à -vis le monticule ou camp de César, jusqu'au Rhône qui sépare le Teil de Viviers, et au nord par la rapide rivière d'Erieux, selon quelques-uns, quoique plus probablement ses bornes s'étendent le long de la colline, eaux versantes, qui descend depuis Devesset, Saint-Agrève, Grauson, le Serre Mon- treynaud, jusqu'au Rhône, puisque la figure du terroir semble devoir nous inviter à adopter cet espace de terre qui se trouve placé entre cette chaîne de montagnes et Erieux, au-delà de laquelle rivière s'étendent le diocèse de Viviers N° 5. — Mai 18S8. 22