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                  LA TRADUCTION DE PETRONE                         2.JI

traduction entière de la Satyre et diverses polémiques à ce
sujet (6).
   Sauf quelques petites poésies erotiques, la fameuse Satyre
est le seul ouvrage de Pétrone qui soit parvenu jusqu'à
nous ; encore n'est-il arrivé que par morceaux. Entre autres,
un fragment considérable fut découvert, en 1663, à Trau,
en Dalmatie. Après une longue et une vive dispute, entre
les plus illustres savants, cette pièce fut considérée comme
authentique et prit place dans les meilleures éditions.
   Nodot rêva-t-il à pareille aventure et à semblable succès
dans la république des lettres ? Fut-il simplement trompé
par un habile faussaire ? En tous cas, par une lettre, écrite
de Strasbourg, le 12 octobre 1690, il informa M. Charpen-
tier, directeur de l'Académie française, qu'un gentilhomme
ayant trouvé, lors de la prise de Belgrade, en 1688, le com-
plément de la Satyre, il avait pu s'en procurer une copie
dont il lui donnait communication. M. Charpentier fut en-
thousiasmé de cette découverte. « Si je n'appréhendois
de trop dire, écrit-il à Nodot, je croirais que quand nôtre
campagne sur le Rhin, de l'année 1690, n'auroit point pro-
duit d'autre bonheur, il y auroit lieu d'être content... »
L'affaire était bien lancée. « Les fragments ne parurent pas
 plutost en 1693 (7), dit Nodot, qu'ils firent un vrai plaisir
 à tous les gens de Lettres, et l'ardeur de les avoir fut si
grande qu'on en fit aussi tost plusieurs éditions, en France,
 en Allemagne et en Hollande. »


  (6) Histoire littéraire de la France. D.Rivet, etc. Paris, 1733-63, 10vol.
in-40. —Bibliothèque Française, par l'abbé Gouget. Amsterdam, 1723 et
années suivantes, 42 vol. in-12. — Divers mémoires.
   (7) Titi Petronii Arbitri Satyricon, cum fragments Albae Grasciœ re-
cuperatis et editis a Francisco Nodotio. Parisiis, 1693, in-12.