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212 LES ARBRES DES QUAIS ET DE BELLECOUR partout. Voilà pourquoi nos arbres de Lyon ont été élevés dans ces principes, et que l'on ne s'est pas préoccupé d'autre chose, et des voisins et de l'art encore moins. Cependant, dans une grande ville, il y a pour une ques- tion de ce genre, d'autres considérations à faire valoir, que celle de la culture des arbres, au point de vue du cube de charpente qu'ils peuvent fournir. Nous pouvons dire d'abord que le platane n'est pas un bois de charpente, et l'on ne voit presque que celui-là dans tout Lyon, par la raison bien simple qu'il est le seul qui réussisse, ou à peu près. Mais fût-il un bois propre au ser- vice, jamais on ne se déciderait à couper sur nos prome- nai es, un arbre bien portant, pour en faire un soliveau. Puisque sur nos quais, on ne plante pas des platanes pour cet usage, pourquoi les plante-t-on ? Il n'y a qu'une seule raison : celle de donner de l'ombre aux promeneurs et aux passants, le matin ou le soir, sui- vant que les quais sont exposés au levant ou au couchant, et cela, seulement pendant six mois chaque année. Sur nos quais, nos arbres ne servent donc que la moitié de la journée pendant l'été, et même le soir ils sont désa- gréables partout, quand ils sont feuilles. J'en appelle à tous ceux qui se promènent ; tous me diront qu'ils évitent avec soin, de se promener le soir sous des arbres touffus. Enfin pendant six mois d'hiver, ils sont complètement inutiles, et ne servent qu'à encombrer les promenades. Quant à la question décorative, si l'on concède que pen- dant six mois, les arbres peuvent avoir la prétention d'em-