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UNE EVASION A PlERRE-SCIZE 49 ne voyant que de rares amis. Relégué chez son oncle, le baron d'Hariague, à Paris, absolument livré à lui-même, délaissé par les siens, en butte à la malveillance d'une partie de sa famille, que pouvait faire un jeune homme de seize ans, si ce n'est de mauvaises connaissances, des dettes et le reste. C'est ce qui arriva. Le jeune Pontgibaud, moins coupable que beaucoup d'autres, usa et abusa de cette liberté, qui, par une inconcevable incurie, lui était laissée. Et, ce qui surprend étrangement, pour de légères pecca- dilles, pour avoir, comme il dit, fréquenté des demoiselles d'allégresse, et fait quelques dettes, un conseil de famille se réunit, et signa une demande de réclusion. La lettre de cachet ne se fit pas attendre, et par ordre royal du i " février 1775, il fut arrêté, conduit à Saint-Lazare, et transféré a Pierre-Scize. Ici, je laisse la parole à notre auteur, le récit d'une aussi curieuse aventure arrivée à Lyon, mérite d'être reproduit en entier. * * * « Je sais que tout le monde a lu ces vers de Boileau : « Un auteur quelquefois trop plein de son sujet, * Jamais sans l'épuiser n'abandonne un objet; « S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ; « Il me promène après de terrasse en terrasse : « Ici s'offre un perron, là règne un conidor... » « Il est pourtant indispensable, pour l'intelligence et dans l'intérêt de mon récit, que j'entre un peu dans le genre descriptif au sujet du château de Pierre-en-Cize, ma N° 1. — Janvier 188S. 4