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440 L- SARSAY ET SES TRAVAUX de réunion des fidèles aux premiers temps du christianisme. Rebâtie, sans doute, à plusieurs reprises, elle aurait ainsi précédé l'église même de Saint-Martin. Quelle que soit l'obscurité qui plane sur ses origines, nous savons, du moins, que sa construction était formée de débris de mo- numents de l'époque de la domination romaine, comme en témoigne, notamment, l'épitaphe d'un ancien membre de la corporation des utriculaires, que Spon avait lue au pied de son autel (4). Artaud nous apprend aussi qu'elle renfer- mait un grand nombre de sépultures chrétiennes remontant aux temps les plus reculés, et que, lors de sa démolition, à la fin du siècle dernier, on y découvrit le tombeau d'un évêque, dont la chaussure et les vêtements en soie étaient encore assez bien conservés (5). Mais ce ne fut pas sans quelques difficultés que M- Sarsay put reconnaître son emplacement. La démolition de l'église de Saint-Martin avait été poussée si loin, qu'il fallut de longues recherches pour retrouver quelques faibles restes de son abside. Ce point reconnu, on revint en arrière, et à la profondeur de 2 mètres 50 centimètres, on parvint à dégager, dans tout leur pourtour, les substructions des murs de la crypte et le dallage primitif, formé d'un ciment de chaux et de briques. Enfin, on retrouva encore, sur leur lit de pose, et placées sur deux rangs, les bases des dix colonnes qui supportaient la voûte. De ces dix colonnes, quatre se trouvaient encore, fort heureusement, en la possession d'un voisin de M. Sarsay. (4) Spon. Recherche des antiquités de la ville de Lyon, p. 199. — Nouv. édit., p. 234. (5) Artaud. Lyon souterrain, p. 124. — Sur la crypte de Saint- Epipode, voyez aussi YAlmanach de Lyon de iyj;, p. 18.