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436 L. SARSAY ET SES TRAVAUX église, que la partie septentrionale de la façade principale, avec le fond du transept de droite. Mais cette partie du transept, qui a gardé toute son ornementation primitive, suffit pour nous faire juger de l'ensemble du monument et du véritable caractère de son architecture. Que l'antique abbatiale ait été élevée par l'archevêque Leidrade ou seulement, en 985, par l'abbé Eldebert (3), elle appartenait bien, dans son entier, à l'architecture de la période carlovingienne, et sa sévère ordonnance ne manquait ni de grâce ni d'har- monie. En effet, l'ornementation de ce mur est formé de deux rangs d'arcatures très habilement disposés. Au rez-de- chaussée, reposant sur un stylobate de 90 centimètres de hauteur, six colonnettes romanes, aux chapiteaux ornés d'entrelacs, de palmettes et de figures diverses, encadrent trois arcades à plein cintre, dans l'une desquelles avait été ménagée une porte d'entrée, tandis qu'à l'étage supérieur sont ouvertes deux baies de même forme, séparées par une arcade à mitre et flanquées de quatre autres colonnettes, dont les chapiteaux nous révèlent, comme ceux des arcatures inférieures, l'époque à laquelle remonte ce monument. Au xie siècle, les religieux firent construire,, à l'extérieur de ce transept, un édifice rectangulaire, voûté en berceau, et servant à la fois de salle capitulaire et de chapelle sépul- crale pour les abbés. Or, pendant que la grande église (3) Mazures de l'Isle-Barbe (t. I, p. 68) : « L'an 985 est plus raémo- K rable, auquel le mss ci-dessus allégué, marque la construction ou « réparation de nostre grande Eglise par nostre Eldebert. »