Revue du Lyonnais » série 5 - n°4 ( 1887 ) » pp.299

                        UN LIVRE DE RAISON                           299

Fornet : un baptême dut être ajourné, causant le mal conta-
gieux, pendant quinze mois, jusqu'à ce que pût venir à
Etoile, sans danger, le parrain, noble Claude de Michalon,
prieur du prieuré de N . D . d e Corbellin. Plusieurs enfants
périrent victimes de la peste, qui enleva aussi, en dernier
lieu, leur mère, damoiselle Anthoyne de Saillans, femme de
Loys Fornet, l'un des premiers possesseurs du livre. Celui-
ci était greffier et secrétaire de la Chambre des comptes de
Turin en Piedmont (2). Son fils Loys fut aussi homme
de robe. A ce sujet, il a écrit les lignes suivantes : « De
may 1590, j'ay prins le degré de docteur ez droits de
l'Université de Vallence. L'original de mes lettres est receu
M e des Landes, secrétaire et premier bedeau de ladicte
Université. » Il est inutile d'ajouter que cet établissement
d'instruction publique, transféré de Grenoble à Valence,
en 1454, a disparu, ainsi que tous ses congénères, en 1793.

   Dans l'acte à la suite, Loys Fornet nous apprend que
« le 8 octobre de la même année 1590, il épousa, dans
l'esglise sainct Bernard de Romans, damoiselle Marie
Thomé, fille de Monsieur Me Michel, conseiller du Roy en
sa cour du Parlement de Grenoble. »
   Certe .union ne dura pas plus de dix ans : c'est Marie



  (2) Au xvi e siècle, par suite des guerres entreprises par François I,
dans l'Italie septentrionale, pour faire valoir les droits qu'il tenait de
Valemine de Milan, son aïeule, Turin tomba, en 1536, au pouvoir des
Français, qui s'y maintinrent jusqu'en 1562.                u
  Cette page importante de notre histoire nationale nous explique
comment un Valentinois fut investi d'un office considérable à Turin,
dans la distribution des charges créées en Piémont, par suite de l'occu-
pation française. Les gens d'Étoile n'avaient pas été oubliés par Diane,
toute puissante auprès d'Henri III.                      '"