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232 REVUE DU MOIS
la région accomplissait des manœuvres de forteresse autour de Lyon.
Notre garnison s'est vaillamment défendue, bien que la canonnière
Farcy, chargée de détruire les ponts de Loyette et de Port-Galand,
soit, comme un vulgaire corps de carabiniers, arrivée trop tard.
Les retards et les ratés c'est la seule chose que l'état-major et les
chasseurs ne font pas entrer dans leurs prévisions.
>K La fête annuelle du vœu des échevins lyonnais a été célébrée
avec le rite traditionnel. Même en laissant de côté le sentiment reli-
gieux qui préside à cette solennité, je ne pense pas qu'il existe beaucoup
de cérémonies aussi imposantes que celle-ci. Cent mille personnes se
rencontrant dans un acte public de foi sont toujours un spectacle
émouvant, et rien de plus respectable que cette foule de citoyens
s'associant pour ne point laisser protester l'engagement pris par les
ancêtres.
J'estime, toutefois, que le vœu de 1643 n'oblige chacun de nous
que dans la mesure où il croit devoir y participer. Pour réclamer aujour-
d'hui la présence officielle des magistrats de la cité, il faudrait com-
mencer par envoyer le camail de chanoine de Saint-Jean à M. Grévy
et par prier le curé de Saint-Pierre d'ouvrir, comme ses prédécesseurs,
le bal du lundi de Pentecôte, sur la place du Plâtre.
>K Comice agricole à Villeurbanne, Comice aux Chères, à Bully,
à Tarare, Congrès pomologique à Perrache, Congrès des grains sur
la place de la Bourse, on ne dira plus que chez nous il n'est rien fait
pour l'agriculture et qu'il faut aller en Chine pour trouver le labou-
rage en honneur.
J'ai, cependant, constaté avec regret, cette année, qu'aucun nom de
jeune fille ne figure parmi ceux des lauréats, au concours de labour.
Voir, sous la conduite d'une main de femme, un pesant attelage
Creuser profond et tracer droit,
est, à mon sens, aussi intéressant que le spectacle du Fils du ciel, en
robe jaune, faisant le simulacre de pousser une charrue.
Quant à l'Exposition installée sur le cours du Midi, par les Sociétés
d'horticulture et de viticulture et la Société pomologique de France,
elle présentait le plus délicieux entassement de fleurs, de fruits et de
raisins, qu'on puisse rêver. « C'est ainsi, dit une jolie visiteuse, mise
avec un goût irréprochable et portant à ravir une toilette dont chaque
pièce est du meilleur faiseur, c'est ainsi que je comprends la nature. —