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DOCUMENTS INÉDITS SUR LYON EN 1 7 9 2 I93 se mit a leur tête sous le prétexte d'arrêter avec eux le car- nage des prisonniers. Mais sa conduite prouva que c'étoit pour sauver la vie de ses amis les coupe-têtes, et même em- pêcher qu'ils fussent arrêtés. Ce qui lui réussit, et quoique qu'ils fussent connus, ils n'ont pas été poursuivis, ni les guichetiers qui avoient ouvert les portes à une douzaine de monstres, ils ont continué à rester dans l'intimité du Maire. Plusieurs même devinrent peu après conseillers municipaux, du nombre desquels étoit un nommé Turin, faiseur de bas, le même qui avoit taxé le beurre et les œufs. Il était alors commissaire de police. » * Il faut convenir que ces documents ont une importance écrasante contre le maire Vitet. C'est un véritable réquisi- toire que cette déposition circonstanciée, d'un témoin notant jusqu'au moindre détail, précisant tout minutieusement. Aussi, en les lisant, comprend-on mieux le récit indigné de cette lugubre journée, dans l'Histoire de la Révolution à Lyon, de Guerre. Lui aussi, témoin oculaire, décrit les bataillons de la garde nationale formés spontanément mais laissés sans ordre, volontairement tenus dans l'inaction. Lui aussi nous peint le silence de stupeur de la ville livrée à une horde d'égorgeurs traitant Lyon en ville conquise sous les yeux de la force armée « enchaînée par une puissance inconnue. » Cette « puissance inconnue » dont parle Guerre, puissance occulte qui faisait trembler Vitet et contre laquelle il n'ose ni lutter, ni sévir, c'est le Club Central. Ne faut-il pas que Chalier, Hydins et Riard-Beauvernois obéissent aveugle- N° 3. — Septembre 1887. 13