Revue du Lyonnais » série 5 - n°4 ( 1887 ) » pp.184

        Lns SALONS D AUTREFOIS


Ainsi qu'un léger météore,
On les vit briller, puis pâlir ;
Cherchons à les revoir encore
Dans le reflet du souvenir.

Bien souvent, cette fleur sauvage
Qui nous séduit par sa couleur,
Semble morte après un orage,
Quand elle a perdu sa fraîcheur.

Mais, dans cette fleur incolore,
Qu'avec soin on va recueillir,
De doux parfums restent encore,
Pour nous charmer et nous guérir.

Ainsi, conservons la mémoire
Saintement, du bonheur passé ;
De notre cœur, faisons l'histoire
Dont le chagrin soit effacé.

Mais, amis, malgré ma prière,
Si quelque souvenance amère
De vos yeux fait tomber des pleurs ;
Puissent de leurs ailes légères,
Anges d'amour consolateurs,
Essuyant ces pleurs éphémères.
Vous faire oublier vos douleurs !