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              SOUVENANCES DE 1828 A 1848                   169

   Un jeune avocat, déjà classé, devenu depuis une som-
mité légitimiste, M. de Larcy, faisait partie de ce groupe.
   Didion, qui n'était pas encore directeur des chemins
de fer d'Orléans, avait le temps d'y chanter des oratorios.
   Deux dames y venaient aussi : l'une jouait remarqua-
blement du piano ; quant à l'autre, Mme d'Au..., on avait
autant de plaisir à l'entendre parler qu'à la regarder.
   Treize ans plus tard, en 1848, j'ai retrouve Mme d'Au...
à Versailles, où son mari était directeur des contributions.
Hélas ! ce n'était plus celle de Nîmes. Comme Louis Phi-
lippe, cette reine de beauté avait perdu sa fragile couronne,
mais toute la grâce de son esprit lui était restée, ce qui
valait encore mieux.
    J'ai connu la fort aimable femme d'un des premiers
notaires de Paris, qui menait de front ses occupations d'ar-
tiste et de femme du monde, à trop grandes guides peut-
être ? (Ce mot peut-être est mis là par euphémisme).
    Elle recevait ses amis dans son atelier de peinture, au
milieu d'un beau jardin, et causait avec eux en continuant
à travailler... de temps en temps.
    C'est chez elle que j'ai vu de près Victor Hugo, qui pon-
tifiait déjà en 1840.
    A Clermont, Mme Léopoldine de..., dont le beau-frère,
littérateur distingué, occupait alors une de nos grandes
ambassades, pratiquait largement cette coutume d'ouvrir à
tous son salon.
    Dans une visite au château de..., sur les rives de la Dore,
c'est elle qui me disait :
    « Si les jeunes gens du monde savaient le besoin que
« l'on a d'eux dans la bonne société, ils n'iraient jamais
« dans la mauvaise. »