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r58 REVUE DU MOIS rier de Lyon : le vétéran de 1830 et l'enfant de 1870 vont combattre côte à côte, sous le drapeau du Comité central. A en juger par l'élection au Conseil municipal, de dimanche 28, la besogne ne manquera pas au:; deux nouveaux alliés. Le candidat du Comité reste à 780 voix au-dessous de son concurrent socialiste, et tous les suffrages réunis ne font pas un gros chiffre : 5,218 votants, un peu plus du quart des électeurs inscrits. Et dire que c'est pour avoir le droit de vote qu'on fait des révolutions ! >K Le droit de chasser — bien qu'il s'exerce à beaux deniers comp- tants — trouve assurément davantage de citoyens désireux d'en user. Je sais même des gens qui sacrifieraient toutes nos conquêtes sur l'an- cien régime, au prix d'un droit de chasse permanent et sans restrictions. Mais alors, chasseurs, vous ne goûteriez plus les voluptés d'un jour d'ouverture. Et nous, qui ne chassons pas, nous aurions à craindre que, le gibier faisant défaut, l'instinct originel reprît le dessus et que la chasse à l'homme remplaçât l'autre. X Et les Cambodgiens? Nous leur devons bien une mention à ces seize étudiants orientaux, plus une altesse noire, qui ont visité notre ville, se rendant en Savoie et en Suisse. Notre Ecole normale qui les a hébergés n'est point souvent appelée à retentir de noms aussi sonores que celui, par exemple, du jeune Chann, fils de Maha-Thupedey, petit-fils de Sondach-Préa-Eysephot- Thupedey, gardien du couteau sacré. Pourtant, il ne faudrait pas se presser de sourire : nous envoyons des cartes de visite énonçant des titres aussi bizarres et beaucoup plus longs que ceux-ci. >K Avec le mois, prennent fin les concerts de Bellecour, qui ont fait, cette année, une bonne campagne, sous la direction de leur chef, M. Alexandre Luigini. Un de nos solistes les plus distingués, M. Far- gues, qui ne se borne pas à jouer du hautbois en véritable virtuose et qui est compositeur à ses heures, a reçu la décoration du bey de Tunis, pour une marche dédiée à ce souverain et que vous avez entendue plus d'une fois cet été. Et maintenant, adieu, musique, jusqu'à l'ouverture du Grand- Théâtre. M. J.