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                               PIECES JUSTIFICATIVES                                      127

   Ces sépultures contenaient en outre de nombreux débris de poteries
fort grossières, et quelquefois des armes et des ornements en bronze et
en fer (i). Les unes étaient par incinération, les autres par inhumation.
   C'est à la bienveillante obligeance de M. Valentin-Smith et de
M. Guigue, qui ont suivi toutes les iouilles exécutées dans ces pays et
qui, depuis longtemps, s'étaient occupés de ces questions, que je dois
la plupart de ces renseignements. C'est même d'après les indications
de ces deux savants que les recherches ont été faites dans les monu-
ments ouverts entre Riottiers et Saint-Barnard.
   Les armes en pierre recueillies dans les tombelles de Saint-Barnard
consistent en couteaux, grattoirs et pointes de flèches en silex.
   Les objets les plus remarquables sont des couteaux et un poignard
en silex ; celui-ci, le plus précieux, et long de 0,18 c , est représenté,
fig. i , planche XIII, de grandeur naturelle. La même planche repré-
sente, fig. 2, l'un des plus beaux couteaux, il a 0,12 c. de long. Puis
un grattoir, fig. 3. Ces pièces sont déposées au Musée de Saint-Ger-
main avec d'autres objets de ce genre trouvés dans ces mêmes localités.
   Ces objets ont été recueillis en 1863.




   (1) On pourrait peut-être se croire autorisé à révoquer en doute la succession des trois
âges, de la pierre, du bronze et du fer, en se basant sur les faits que dans ces tombelles,
aussi bien qu'à Alise et dans d'autres localités où se sont livrés des combats entre les Gau-
lois et les Romains, l'on a trouvé des armes en pierre à côté d'armes en bronze et en fer.
Mais il ne faut pas perdre de vue que ce point a été le théâtre d'une mêlée dans laquelle
se sont trouvées engagées des troupes Helvètes (des Tigurins), dont une partie pouvait être
très arriérée dans ses armements.
   De même, nos pères ont vu, en I 8 I > , dans l'armée russe, des Cosaques armés de l'arc et
de la flèche à côté des troupes les mieux équipées. De ce qu'il y a perfectionnement dans
les âges successifs, il ne faut pas conclure que ces perfectionnements ont été simultanés dans
tout l'ensemble des populations anciennes. De même aussi, actuellement, il se trouve en
Océanie quelques peuplades ou tribus, peu éloignées des colonies européennes, qui, résistant
à toutes tentatives de civilisation, préfèrent rester dans l'état sauvage, et préfèrent la hache
de jadis à la meilleure cognée.
  L'usage des armes en pierre a donc pu continuer pendant fort longtemps en Europe; un
grand nombre de faits permettent de le penser. D'après Guillaume de Poitiers, on se serait
encore servi d'armesaussi rudimentaires même au xi e siècle.-à la bataille d'Hastings.