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124         FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS

d'une époque où la science des antiquités celtiques commençait à
poindre, et il est le fait de gens qui ont voulu conclure avant d'avoir
observé. La doctrine dont il est l'expression est une chose bâclée et qui
se démolira à mesure qu'avancera la science. Elle repose sur le principe
essentiellement faux pour des périodes où l'on n'a pu que procéder par
tâtonnements, de la brusque introduction d'un élément nouveau qui
aurait, du jour au lendemain, opéré un changement à vue dans les
décors de la scène du monde. Il est prouvé, cependant, que le fer se
détruit infiniment plus vite que le bronze : notre Gaule avait dans son
sol les matériaux du premier de ces métaux, tandis qu'elle a dû tirer
de contrées lointaines l'un des deux éléments du second ; tout me porte
à croire qu'elle a utilisé d'abord ce que les gisements indigènes lui
fournissaient, et la plus rapide oxydation du fer expliquerait, selon
moi, pourquoi on n'en trouve plus de traces dans des couches où il a
sans doute existé concurremment avec le bronze.
  Je crains que le souci de M. Arcelin de faire cadrer ses résultats
avec les doctrines devenues officielles n'ait un peu nui à la netteté de
ses observations.
  Quant aux fouilles des tumuli, M. Arcelin ne me parait pas avoir
suffisamment tenu compte de l'habitude qu'avaient les Gallo-Romains
du premier âge de pratiquer des dépôts d'incinération dans l'épiderme
des tombelles de l'époque antérieure.
  Nous avons été les premiers à constater cette coutume, et l'on ne
saurait trop y prendre garde dans la démolition des tumuli où l'on
avait vu avant nous de l'amalgame; il y a lieu à présent de reconnaître
deux couches distinctes résultant d'une superposition.
  Malgré ces réserves, j'ai beaucoup profité de votre gracieuse commu-
nication, je vous en remercie et vous prie de croire, Monsieur, aux
sentiments de profond respect et de vive gratitude de votre tout dévoué


                                                     A.   CASTAN.



  P. S. Je remets à la poste votre intéressant cahier.
  Dès que j'aurai quelques heures à moi, je réunirai à votre intention
des spécimens de nos poteries et vous les expédierai à Trévoux.