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io8 LE DERNIER DES VILLEROY C'est à lui et surtout à Jacqueline de Harlay, qu'on doit la fondation, en 1616, du célèbre couvent des Carmélites de Lyon, dont les vastes bâtiments dominaient la ville et la Saône, et dont l'église, construite par le maréchal de Villeroy, une des plus belles de la cité, devint le lieu de sépulture de la famille de nos Gouverneurs. Le 15 mars 1618, deux ans après la fondation de son monastère, Jacqueline de Harlay mourut, laissant désolés son mari, sa famille, la ville entière et tous ceux qui avaient pu apprécier ses éminentes qualités (9). Charles fit ériger à sa seconde femme un mausolée non moins beau que celui qu'il avait construit à Pontoise pour Marguerite de Mandelot; il se fit élever, à côté du tombeau de Jacqueline, un monument non moins splendide; ils furent détruits pendant la Révolution. Clapasson en a donné une description détaillée. On doit encore à Charles de Villeroy l'achèvement des fortifications de Lyon, que ses contemporains jugèrent for- midables et qu'un panégyriste enthousiaste compara aux jardins de Sémiramis, afin de ne pas perdre, sans doute, les traditions de flatterie qui régnaient alors et déparaient les plus belles choses. Il mourut à Lyon, en 1642 (10), et alla dormir du der- nier sommeil, suivant son désir, à côté de sa seconde femme, consolé d'ailleurs, sans doute, si l'ambition déçue pardonne, par la brillante carrière ouverte devant ses fils. Nous sommes arrivés à l'apogée de la fortune des Villeroy. (9) Voir Grisard : Histoire du couvent des Carmélites de Lyon. (10) Dans la nuit du 16 au 17 janvier.