Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
           LE DERNIER DES VILLEROY ET SA FAMILLE                     101

   Malgré l'énormité de la somme, surtout dans un mo-
ment où les finances de l'Etat étaient si malheureuses,
Henri IV accepta ce triste marché. Il avait besoin de la ville
 et de son gouverneur; il aima mieux les acheter que de
les conquérir; ce fut plus prompt. Seulement, l'histoire
s'en souvient, car avec elle, si tout se fait, rien ne s'oublie.
   Charles de Villeroy ne vécut pas longtemps avec la jeune
Marguerite de Mandelot. Il la perdit, mais ses droits sur le
gouvernement de Lyon étaient acquis par contrat (6). On
lui proposa bien vite un mariage plus brillant, si non plus


  (6) Un érudit de Pontoise, M. Henri Le Chevalier, m'écrivait, le
21 avril 1878 :
   « Nous avons trouvé ici, dans une sorte de cellier, un écusson de
 marbre blanc, enchâssé dans le mur. Sa forme lozangée indique un
 écusson de femme ; il portait parti de Villeroy et de Mandelot ; c'était
donc l'écusson que Charles 'de Villeroy avait fait ériger sur le tombeau
de sa première femme, dans l'église des Cordeliers ; la Révolution qui
avait détruit le tombeau avait oublié l'écusson.
   « On sait qu'une fille de M. Mandelot, Marguerite, qualifiée dame
de Paci, avait épousé Charles de Neufville, connu sous le nom d'Ha-
lincourt ; celui-ci fut deux fois gouverneur de Pontoise et resta même
seigneur engagiste de Pontoise pendant trente-deux ou trente-trois ans.
Son fils, le maréchal de Villeroy, revendit, le 31 octobre 1626, par
procuration de son père, devant maître Guillot, notaire à Lyon, le
domaine de Pontoise au cardinal de Richelieu.
   « M. d'Alincourt eut trois enfants de ce premier mariage, qui naqui-
rent tous trois à Pontoise et même le premier de sa seconde femme
qui fut Nicolas, le duc de Villeroy. J'ai retrouvé son acte de baptême
dans le registre de la collégiale de Saint-Maclou, 17 octobre 159}.
   « Le premier enfant de Marguerite de Mandelot mourut le 20 août
1592, en bas âge et fut enterré dans l'église des Cordeliers de Pontoise.
   « Le 10 juillet 1593, Mme d'Alincourt mourut à son tour, aussi à Pon-
toise, âgée de 23 ans. Le gouverneur de Pontoise fit ériger à sa femme