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98            L'AMPHITHÉÂTRE DE LUGDUNUM

 réclamèrent vivement l'abolition des combats de gladia-
 teurs. Mais ces spectacles étaient si bien entrés dans les
 mœurs que ce fut une victoire difficile à obtenir. Vainement
 Constantin, par un rescrit de l'an 325, défendit ces jeux
 sanglants (54), ils ne disparurent complètement qu'en
 l'année 404, sous le règne d'Honorius, et encore leur
 suppression ne fut obtenue qu'au prix d'un touchant sacri-
 fice. Un moine, nommé Télémaque, accourut du fond de
 l'Orient, pour se jeter un jour dans l'arène, en essayant de
séparer les combattants. Le malheureux moine fut lapidé
par les spectateurs furieux ; mais ce sang versé ne fut
pas inutile pour la cause de l'humanité, et l'interdiction
immédiate des combats de gladiateurs fut ordonnée par
Honorius (55).
    Ces combats supprimés, les amphithéâtres devinrent
inutiles. De là leur abandon, et comme à ces monuments
était attaché le souvenir des tourments soufferts par les
martyrs, de bonne heure on emprunta les pierres des
amphithéâtres pour élever des églises chrétiennes, et on
s'explique ainsi qu'à Lyon, le théâtre, réservé aux jeuxscé-
niques, ait été épargné davantage par les démolisseurs.
    Mais si grande que soit sa destruction, l'amphithéâtre de
Lugdunum se présente à nous dans les mêmes conditions
que les arènes de Paris, demeurées, elles aussi, ensevelies
jusqu'à nos jours sous une masse de décombres. Telles
qu'elles sont, ces ruines ne nous laissent point froid et
indifférent ; car elles nous apparaissent aujourd'hui
comme un témoin vivant des glorieuses luttes soutenues, à



 (54) Code Théodosien, XV, 12, 1.
 (55) Théodoret. V. 26.