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                 ET LES MARTYRS D'AINAY                   15

allongée, dans le sens du nord-est au sud-ouest, on se
rend aisément compte de l'étendue de notre amphithéâtre
et de l'emplacement exact qu'il occupait et l'imagination a
peu à faire alors pour le revoir debout et dominant de sa
masse imposante le palais des Césars.
   Mais ce qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, peut-être,
c'est la vue admirable qu'avaient sous leurs yeux les pre-
miers habitants de Lugdunum, du haut des gradins de
l'amphithéâtre. Les deux fleuves qui coulent au pied de la
cité; au midi, la vallée où le Rhône fuit vers la Méditer-
ranée ; à l'est, la plaine immense qui s'étend jusqu'aux mon-
tagnes lointaines et, pour cadre à ce tableau, d'un côté les
pics étincelants des Alpes, et de l'autre les sombres som-
mets de la chaîne du Pilât : voilà le spectacle que les fon-
dateurs de Lugdunum avaient ménagé au peuple accouru
aux fêtes du théâtre et de l'amphithéâtre, en plaçant ainsi
ces deux monuments sur la pente orientale de la colline et
dominant la plaine. Rien ne saurait mieux nous montrer
combien les anciens avait le sentiment du beau, jusque
dans leurs plaisirs indignes des peuples civilisés.;
   Mais, en même temps, le souvenir des scènes sanglantes,
qui se sont accomplies dans ce lieu, nous ramène involon-
tairement à nos martyrs et il nous reste à déterminer
quelle place occupe notre amphithéâtre dans l'histoire de la
persécution de l'an 177 et quelle part doit être réservée à
Ainay dans l'immolation des fondateurs de l'Église de
Lyon.
                                            A. VACHEZ.

        (A suivre.)


                           fà^