Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
462                         BIBLIOGRAPHIE

souvent plus de l'astrologie que de l'astronomie, de l'imagination que
de l'expérience, ce n'a pas été la partie la moins difficile de la tâche
que s'est donnée M. Bonnel. De la cosmogonie primitive, nous
voyons se dégager pourtant chez les Egyptiens, une évaluation assez
précise de la révolution annuelle du soleil (365 jours 1/4), et chez les
Chaldéens, l'invention du zodiaque, l'observation de quelques planètes
et la découverte de cette fameuse période de 223 lunaisons, qui ramène
dans le même ordre toute la série des éclipses, retour que les Chinois
semblent avoit soupçonné.
   Les Grecs, avec leur merveilleuse faculté d'assimilation, rassemblent
en une brillante synthèse tous les éléments dispersés de la science; les
grands philosophes Thaïes, Pythagore, Platon, Aristarque, appliquent
leurs grands esprits à l'étude de ces graves problèmes : ils comprennent
mieux le mouvement des astres. La terre leur apparaît ronde, peut-être
suspendue dans l'espace et animée d'un double mouvement de rotation
et de translation; poussée par d'admirables déductions, l'École de Py-
thagore et de Platon a l'incontestable intuition de la vérité qui se révé-
lera à Copernic vingt siècles plus tard; malheureusement, Aristote et,
après lui, Hipparque, Ptolémée et les astronomes alexandrins com-
battent à outrance ces idées de l'École pythagorienne et s'appliquent à
obscurcir ces précieuses lueurs de la vérité; en dépit de ces graves
erreurs, de la confusion des mouvements apparents et des mouvements
réels, l'École d'Alexandrie acquiert des notions précises sur les dimen-
sions de la terre, fonde la géographie physique et mathémathique,
mesure l'inclinaison de l'écliptique, découvre l'inégalité du mouvement
solaire, la précession des équinoxes, les parallaxes de la lune et du
soleil, et entasse une somme considérable d'éléments relatifs aux astres
dans un immense répertoire, intitulé Synthèse mathématique, qui sera
l'Almageste, et restera le guide par excellence de la science en Orient
comme en Occident pendant dix siècles. On reste confondu de sur-
prise et de regrets en voyant ces hommes si intelligents, si sagaces,
en possession de tant de matériaux précieux, se confiner dans un
système astronomique paradoxal que ruinaient sur place leurs propres
expériences.
  Les Romains, trop occupés de politique et de conquêtes, ne semblent
pas avoir eu le loisir nécessaire aux observations patientes; leurs
savants, Pline, Sénèque se bornent à enregistrer les connaissances
acquises par d'autres ; et l'astronomie militante reste réfugiée à Alexan-