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386                    LE COMPLOT D'ALAGON

mis de la France. Le roi confisqua tous ses biens, ses terres,
sa fortune qui était assez considérable pour ce temps-là : il
n'en fut distrait que quatre mille écus d'or destinés à fortifier
Marseille (6). Ce n'était certes pas l'emploi que Meyrargues
leur réservait. Sa femme, à ce que nous croyons, disparut
de la scène du monde et ensevelit la honte de son nom dans
le couvent de Sainte-Claire, qu'elle fonda à Saint-Rémy.
   Sa famille, au surplus, s'éteignit bientôt, comme si tant
d'innocents devaient payer pour ce coupable ! (7).
   Par une étrange coïncidence, le jour même où Meyrar-
gues tombait sous la hache du bourreau, Henri IV faillit
tomber, lui aussi, sous le poignard de l'Isle, un nouvel
assassin, et qui ne sera pas le dernier. Aussi faut-il s'éton-
ner de Terreur de ceux qui envient le bonheur des rois,
puisque le meilleur des nôtres passa au milieu de ses
ennemis quarante ans de sa vie, et le reste au milieu des
traîtres !
                                                SAINT-QUIRIN.




   (é) D'après M. de Ruffy, il fut déduit de la fortune d'Alagon
 36,000 livres, applicables par tiers aux pauvres, aux réparations du
Palais et à la réfection des ports et havres de Marseille. (De Ruffy,
Histoire de Marseille.)
   (7) Nous trouvons dans PEstoile un passage singulier : « Meyrargues
fut à la vérité puni de son entreprise, sans punir le lieutenant du Dau-
phiné qui était son adjoint et son confident. » Bien que nous ne
trouvons dans aucun autre auteur mention de ce confident, c'était
Charles de Créqui, duc, pair et maréchal de France, lieutenant du
Dauphiné de 1603 â 1653, gendre du connétable de Lesdiguiéres. Sa
vie dans Chorier n'est qu'une longue suite d'éloges, il n'a été mêlé que
lors des troubles de Marseille à l'histoire de cette ville, et tout nous
porte à croire que le soupçon que l'Estoile fait peser sur lui ne saurait
être justifié.