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324                 BIBLIOGRAPHIES LYONNAISES

 infligea-t-il une correction à l'amant ? M. Boy le pense et on est bien
 près de le présumer avec lui, car c'est contre le mari qu'Olivier tour-
nera toute sa haine; c'est à lui qu'il écrira que sa femme est une misé-
rable ; honteuse vengeance qui fait plus de tort à l'homme de Cahors
qu'à sa victime.
   Lâcheté, infamie qui a longtemps trompé les historiens, mais dont
le temps a fait justice. Olivier eût-il été amant heureux qu'il aurait dû
se taire. En calomniant, il a mérité le mépris de la postérité.
   Déjà MM. de Ruolz, Breghot du Lut et Cochard avaient protesté en
faveur de notre compatriote, mais ils n'avaient pas en main les preuves
et les détails de M. Charles Boy. Déjà, trois siècles avant eux, Fran-
çois de Billon avait proclamé l'innocence de Louise, dans un livre
bizarre intitulé : Le fort inexpugnable de l'honneur au sexe féminin;
Gabriel de Saconay, un prêtre ; Jacques Peletier, du Mans, savant
mathématicien ; l'honnête Paradin, Maurice Scève, l'avaient appelée
sage et vertueuse demoiselle; Clémence de Bourges, son amie, Clé-
mence dont la réputation si pure fut inattaquable et inattaquée, accepta
la dédicace des œuvres de Louise; Ennemond Perrin, si bon juge de
la conduite de sa femme, lui laissa toute sa fortune. Enfin, le testa-
ment lui-même de la belle Cordière, si calme, si religieux, si exempt
de remords, prouve une vie, sinon fort recueillie, du moins exempte
de désordres et de crimes. Tous ces faits, tous ces écrits, ces témoi-
gnages ne doivent-ils pas contrebalancer les satires ou les injures de
Calvin, Rubys, Olivier de Magny, Bayle, Sainte-Beuve ou Blan-
chemain?
   A ceux qui nous parleraient du siège de Perpignan, M. Boy expli-
quera que cette aventure ne conduisit pas le capitaine Loys jusques
dans les Pyrénées, mais que tout se passa dans un tournoi brillant
donné à Henri II, dans notre Ville, joute qui vit la noblesse lyonnaise
combattre vaillamment sous les yeux du roi, de Catherine de Médicis
et de la Cour (i). Il n'y eut ce jour-là de pris qu'une citadelle de con-
vention, imitant et rappelant la forteresse lointaine que le Dauphin
avait jadis assiégée (2). A cette fête, Louise fit éclater son audace, sa



 ( 0 1:48.
 (i)   :J42.