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                        ET DEVANT LA LOI                   193

tents et qui s'évertuent à discourir sur des sujets étrangers
à leurs connaissances.
   Les thèses débattues avec cette insuffisance et cette
légèreté sont aussi nombreuses et variées que les incidents
qui les font naître; mais, entre toutes, celles qui ont le
privilège d'occuper plus vivement la presse et l'opinion
sont relatives à la responsabilité personnelle des aliénés ou
bien à leur situation vis-à-vis de la société. La marge est
grande et la source féconde, d'autant mieux que l'on touche
à des intérêts d'un ordre très élevé et qu'il s'y mêle presque
toujours des aperçus politiques et sociaux.
    ba responsabilité, au point de vue criminel ou social ouvre
 un champ immense aux études des jurisconsultes et présente
 des problèmes intéressants à résoudre. Soit qu'il s'agisse
 de déterminer la culpabilité, dans le cas d'un attentat cri-
 minel, ou la validité des actes des aliénés, on soulève une
 foule de problèmes dont la solution réclame un profond
 examen et de sérieuses connaissances.
   Toutefois, le thème sur lequel se fixent plus particuliè-
 rement les préoccupations et sur lequel se débitent les
théories les plus singulières est celui qui a pour objet l'iso-
lement ou, comme on a voulu l'appeler, la séquestration
 des aliénés.
   Peu de questions provoquent plus de divergences dans
les appréciations et de disputes plus véhémentes. Car celle-
ci présente des aspects très différents et se montre à des
points de vue tout à fait opposés. Les droits de l'homme,
leur inviolabilité, les intérêts de la société et les devoirs
qui lui incombent envers ses membres, réclament, des deux
côtés, leur part légitime dont la détermination constitue
le point de départ du désaccord qui règne à cet égard. La
présentation d'un nouveau projet de loi fournit une occa-
        N° 3. — Mars 1887.                            JJ