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LES GOUVERNEURS DE LYON 89 Vers ce même temps, M. Mignot de Bussy, de l'Acadé- mie de Villefranche (44), adressa au nom des officiers du bailliage de Beaujolais, dont il était lieutenant-général, le discours suivant à Camille de Neufville : « Monseigneur, lorsque.nous voyons partir Votre Grandeur de ces provinces, nous ressentons des douleurs et des allarmes inconcevables, mais aussi, quand nous la voyons revenir heureusement, Elle ndus ramène avec Elle le calme et le plaisir. Ces divers mouvements ont touché nos cœurs cette année. Votre absence nous a fait trembler, votre présence nous ranime et nous réjouit; mais, Monseigneur, nous recevons un grand surcroît de contentement lorsque nous joignons à la joie de revoir Votre Grandeur en parfaite santé, celle qui n'avoit été jusqu'à présent que l'objet de nos désirs et de nos espérances. Quel transport pour nous de voir que notre grand Roy, aussi juste que pénétrant, ait choisi Mon- sieur le marquis d'Halincour pour remplir après vous la place que vous occupez en ce gouvernement! Ce judicieux et sage monarque voulant vous donner un successeur, il falloit qu'il le prît dans votre auguste Maison. Aucun autre ne méritoit de se voir placé après vous dans un poste si important; aucun autre ne pouvoit présumer de suivre vos vestiges, ni d'avoir vos vertus que celui que Ton regarde comme le centre où se doivent réunir l'éclat, le mérite et la succession des Neufville et des Villeroy; mais, Monsei- gneur, quoique ce glorieux choix nous cause beaucoup de plaisir, Monsieur le marquis d'Halincour ne sera pas fâché (44) Probablement le père de l'abbé Mignot de Bussy, qui fut reçu en 1723 de l'Académie de Lyon. Voy. les Mém. de Mlle de Montpensier, p. 317 de la collect. .Michaud, et la Manière déparier la languefrançoise, par M. André Renaud, p. 172.