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                        PIÈCES JUSTIFICATIVES                          39
    En ces choses insaisissables d'une manière directe, l'on ne peut rai-
 sonner que du eonnu à l'inconnu, et sur ce qui paraît le plus probable,
 le plus vraisemblable.
    On pourrait peut-être aussi parler des forêts qui, comme le prouvent
 de nombreux titres, couvraient le territoire de Montmerle, dont le nom
 même implique l'idée de bois. Mais de telles inductions, qui se repro-
 duisent en tant d'autres endroits des bords de la Saône, sont trop
 faibles pour en induire que les bois de Montmerle sont ceux où, au
dire de César, se seraient enfuis les Tigurins échappés à la mort.
    Je n'ai d'autre raison pour placer le camp de César à Trévoux ou à
Neuville, que de le mettre dans un lieu assez rapproché des Tigurins
pour qu'en partant entre minuit et trois heures du matin César ait pu
les surprendre, comme il l'a fait, non seulement dans la même journée,
mais même de bonne heure.
    Au reste, comme je vous l'exprimais dans ma dernière lettre, je suis
très loin d'avoir une opinion parfaitement arrêtée sur toutes ces choses
qui sont dans le trouble, et où peut-être le hasard de la drague ou des
fouilles nous amènera quelques découvertes propres à nous éclairer
tous.
    La question des fours de Trévoux est à étudier.
    A bien approfondir le texte des Commentaires, il est difficile de pla-
cer le camp de César à Trévoux, parce qu'il résulte de ce texte, comme
je vous le disais dans ma dernière lettre, que César, du pays des Allo-
broges, conduisit son armée chez les Ségusiaves : Ai Allobrogibus in
Segusiavos exercitum ducit (I, § 10).
   Après quoi il fait arriver les plaintes qui se produisirent auprès de
lui, de la part des Éduens, des Ambarres et des Allobroges trans-
Rhodanum.
   Évidemment ces plaintes furent portées dans le territoire des Ségu-
siaves où se trouvait le camp de César.
   Or, Trévoux dépendait des Ambarres, Il est entre deux Ambérieux,
Ambérieux près d'Anse et Ambérieux en Dombes. Je crois que les
Ségusiaves de la rive gauche de la Saône ne s'étendaient que jusqu'à
Neuville et comprenaient sur cette rive le territoire qui fait aujourd'hui
partie du département du Rhône. On voit parfois de ces longues per-
sistances de division territoriale.
   Il pourrait bien se faire que César eût, après avoir passé le Rhône,