Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
               I.F. PORT-SAINT-LOUIS DU RHONE                447

d'entretien, marqua-t-elle longtemps encore, comme sem-
blent l'indiquer de vieilles cartes du littoral et les portulans,
la voie moins variable et plus volontiers suivie par les
navires pour l'entrée en rivière, pendant tout le cours du
Moyen-Age, pendant que le fleuve et ses embouchures se
déplaçaient et variaient sans cesse à l'Ouest, ouvrant et
refermant de nouveaux lits et de nouveaux graus (embou-
chures), dans une sorte d'archipel souvent remanié d'îles
qui, reliées entre elles par les atterrissements et les colma-
tages successifs du fleuve, ont fini par constituer sur quinze à
vingt kilomètres de largeur toute la partie basse de la Ca-
margue actuelle.
   Soit que le tirant d'eau des navires se fût accru, soit que
le canal des Etangs ou la passe orientale se fût colmaté,
vers le milieu du xvn e siècle, l'accès du fleuve était devenu
presque impraticable.
   En 1665, Vauban fut chargé d'étudier la question, et
nous fournit dans ses « Oisivetés » une remarquable étude
du problème; il propose le retour aux idées de Marius; les
désastres et les difficultés financières de la fin du règne de
Louis XIV ne permirent pas de donner suite à sa proposition.
   Pendant le siècle dernier, la ville et le commerce d'Arles
continuèrent à souffrir étrangement de cet état de choses,
qui avait déjà si gravement compromis l'avenir de cette
cité; on proposa, vers 1780, de créer une passe plus pro-
fonde en fermant toutes les embouchures du fleuve, sauf
une qu'on devait resserrer entre des digues et faire cons-
tamment balayer et recreuser par la masse des eaux totales.
La Révolution ne permit pas encore de tenter l'emtreprise.
En 1802, Napoléon I er fit reprendre la question et, séduit
par la solution plus grandiose de Marius, décréta le canal
d'Arles à Bouc, qui ne fut achevé qu'en 1835.