Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
TP^""




   41e              UN EXEMPLAIRE D'HIPPOCRATE

   regardait le médecin de l'Hôtel-Dieu du Pont du Rhône,
   comme un baladin et un bouffon ou comme un des pen-
   seurs les plus profonds de cette époque privilégiée.
      Interrogez surtout l'austère et implacable Calvin, car
   c'est surtout par ses ennemis qu'on est bien jugé.
       Quel prosateur élégant, quel philologue sagace, quel
   philosophe, quel érudit universel ils trouvaient tous dans
   ce joyeux scribe dont vous n'avez aperçu qu'un côté !
      Non, Rabelais n'est pas ce que prétend votre légèreté
   vantarde et c'est avec plus de respect qu'on ne lui en
   accorde qu'on doit prononcer son nom.
      Arrivé à Lyon en 1532 (1), à sa sortie de Montpellier,
   où il avait été reçu bachelier, Rabelais vint prendre un
   modeste logis rue Dubois, près de Saint-Nizier, et il entra
   comme correcteur, tout près de là, dans la célèbre impri-
   merie de Grvphe, où son érudition et sa connaissance des
   langues anciennes en firent un auxiliaire précieux; mais,
   comme Dolet, son collègue, il ne resta pas longtemps atta-
   ché à cette place secondaire. Son savoir et ses amis lui
   firent obtenir bientôt la charge de médecin de l'Hôtel-Dieu,
   quoiqu'il ne fût pas docteur. Là, il donna carrière à toute
   son activité et non seulement il traita de nombreux malades,
   riches et pauvres, les amusa et les désopila par ses contes
   renversants, mais il publia plusieurs ouvrages de science,
   fit des traductions, approfondit la philosophie, la médecine,
   le droit, la philologie ancienne et moderne, et lança les
   premiers volumes de ces almanachs fameux, délices de nos



      (1) La biographie de Rabelais, par MM. Roland, dit 1528 ou 1529;
    nous préférons la verûion de notre ami regretté Vital de Valous, qui
    avait étudié si sérieusement les archives lyonnaises.