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                 ÈTYMOLOGIE DE LUGDUNUM                   387
in-8, 1805, chez Mme Johanneau, libraire, Palais du Tri-
bunal, n° 256), je tombai précisément sur les pages 362,
363, où Elbi Johanneau, son collaborateur, a proposé, le
premier, pour Lugdunum, l'étymologie Colline des marais.
Ce passage m'a paru curieux et digne d'être reproduit.
    Après avoir dit que Lutèce, Paris, se disait, à une certaine
époque, Leucotecia et dérivait du bas breton louc'h, marais,
et tek, beau, et que le sobriquet badauds de Paris venait
du celtique bad, bateau, Johanneau poursuit en soutenant
que le même radical loue h a donné naissance au nom
de Lugdunum; puis il conclut par un examen du texte de
Cîitophon qui mérite d'être rapporté intégralement à cause
de sa singularité. Il prouve aussi, comme je l'ai dit dans
 une récente brochure, que ce n'est pas à ce celtologue,
 mais à Bréghot du Lut que M. le baron Raverat a emprunté
 l'idée première de son étymologie.
     « On a dit d'après Clirophon dans Plutarque, et tous les
lexiques de le répéter (tels sont les termes de notre celto-
 mane) que Lougos, en celtique, signifiait corbeau. Ce mot
 n'existe point, dans ce sens, dans aucun dialecte celtique.
 J'expliquerai ailleurs ce qui a donné lieu à cette erreur; je
 ferai voir qu'elle a été occasionnée par une mauvaise lec-
 ture ou une faute de copiste, et qu'il faut lire dans Plu-
 tarque jçapaxa et non xopaxa. »
     Il serait curieux de savoir comment Johanneau a justifié
 une correction si imprévue ; je n'ai pu me procurer le livre
 où il a donné l'explication annoncée. Je ne connais que le
 mot grec £«p*l, à quoi on ait pu faire allusion. Mais c'est
 seulement à l'accusatif singulier qu'il fait x*?ux*, et il signi-
 fie un piquet, un pieu. Cette interprétation, cette forme
 grammaticale ne peuvent, en aucun point, s'accorder avec
 le texte de Cîitophon.