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RÉSULTAT DES FOUILLES 349 A considérer les différents spécimens figurés dans la planche de ce bel ouvrage, la scie de Saint-Barnard est cer- tainement le plus parfait de tous (6). La troisième pièce découverte dans nos fouilles est aussi de premier ordre. C'est un poignard long de 185 millimètres. Plat d'un côté, en dos d'âne de l'autre, il se compose de deux parties distinctes ; le manche plus large, le dos d'âne en méplat, la lame étroite et s'amincissant graduellement, le dos d'âne triangulaire (PI. III, fig. 1 et 1 bis). Une arme absolument semblable, mais incomplète d'un quart environ, avait été découverte par M. Desor. N'ayant rien rencontré d'analogue, il y vit une pointe de lance et prit la lame pour une scie (Les Palafittes, p. 16, fig. 3 et p. 17). Notre poignard, qui est d'une perfection exceptionnelle, est conservé au Musée Saint-Germain sous le n° 1417; il a été reproduit pour la première fois en 1867 par M. Chan- tre (Op. cit., pi. XIII, fig. 1), avec la scie et le grattoir (7), en second lieu, par M. de Mortillet (Musée préhistorique, (6) Quatorze ans avant M. de Mortillet, M. Chantre en avait donné la figure lithographiée de la grandeur originale (op. cit., pi. XIII, 2), mais c'est par erreur que le texte lui attribue 12 centimètres de long, elle n'en a que 11. (7) Outre ces trois pièces capitales produites par les fouilles de 1862, M. Chantre a reproduit sur la même planche et par le crayon habile de M. Faisan, trois autres objets recueillis par M. Guigue. Un couteau trouvé aux Bruyères de Saint-Barnard en 1865 (n° 4) et deux grattoirs (nos 5 et 6), trouvés l'un dans les berges, l'autre dans les graviers de la Saône. La pi. IV, fig. 1 et 2, reproduit le couteau et l'un des grat- toirs. Outre cela, le savant archéologue a consacré à nos fouilles une page de son Introduction (p. 50, 51). Son livre étant rare et précieux, j'ai cru devoir reproduire ces lignes intéressantes dans l'Appendice (n° 17)- N° 5. — Novembre 1S86. 23