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                       PEINTRE LYONNAIS                     33 I

certainement trouvé le bonheur. Les années s'écoulèrent
ainsi, rapides, lui demeurant toujours l'hôte et l'ami de la
maison, le fils qu'on aurait voulu se donner, et qu'on ne
put jamais se donner.


                              VII

    Dumas n'avait point eu de peine à se créer les plus
 agréables et les plus sûres relations. Pour toutes les per-
 sonnes qui avaient une fois eu l'occasion de recourir à son
 talent, il devenait un ami. C'est ainsi qu'ayant eu à exécu-
 ter à Rome le portrait de la jeune comtesse Élie de Gon-
 taut-Biron, il resta toujours l'ami intime de cette honorable
famille. Chaque dimanche il déjeunait à l'hôtel Gontaut.
 C'était la loi, et il n'eût pas fallu que l'ami Dumas tentât de
s'y soustraire une seule fois. Tous les mercredis il dînait
chez Lavergne et tous les jeudis chez M. Gatteaux. L'amitié
comblait ainsi, autant que cela se pouvait, les vides causés
par l'absence de famille.
    Cette famille, il ne l'avait certes pas oubliée ! Il était
loin de rougir de l'humble condition dans lequel il était
né, mais il n'affichait non plus aucune vanité en regardant
d'où il était parti et où il était arrivé.
   Lorsque, plus tard, la démarche de notre ami vieillissant
devint plus pénible, lorsque son dos devint un peu courbé,
son regard vif et clair, indiquant suffisant que rien n'était
diminué dans sa belle intelligence, et son sourire, toujours
bienveillant, nous remettaient en mémoire son digne père,
que nous avions vu à notre retour de Rome, en 1843. Il
travaillait dans sa boutique, au rez-de-chaussée, toujours
dans la même rue Écorche-Bœuf. Comme on doit le pen-