Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
326                      MICHEL DUMAS

employé des couleurs sombres. Dumas s'est heureusement
affranchi de cette convention ; et sa couleur, quoique
claire, produit d'autant plus d'effet qu'il ne semble pas
l'avoir cherché.
    Cette peinture non seulement décore parfaitement la
muraille sans la trouer, mais elle présente encore réunies
l'ampleur et la finesse de l'exécution. Dumas a réussi à ra-
jeunir un sujet si rebattu. Il nous l'a montré sous un aspect
nouveau et plus vrai.
    Au-dessus de ce groupe unique, on aperçoit un ange qui
s'envole en pleurant; et sur un plan assez rapproché, le
calvaire avec les trois croix.
    La Vierge consolatrice fait face à la Pieta, placée au-dessus
de l'autel. La Vierge, assise sur des nuages, lève les mains
vers le ciel, intercédant en faveur des affligés. L'artiste a
peint ces affligés accroupis sur le sol et divisés en trois
groupes dont chacun présente un caractère différent et un
 intérêt particulier. C'est d'abord une jeune mère, qui dans
 un élan de foi, élève son enfant vers la Vierge; puis un
 jeune guerrier, qui meurt en pressant son drapeau sur sa
 poitrine ; enfin, et plus à gauche, des femmes aux tètes
 belles et expressives, provoquent l'attention (7). Il nous a
 semblé que ces trois groupes qui, pris isolément, sont très
 bien réussis, divisent trop l'intérêt, et par cela même,
 l'affaiblissent. Leur mérite, ainsi, tourne fatalement au
 détriment de l'œuvre. Nous savons bien qu'en réunissant
  deux groupes on aurait perdu les bouts de figure qu'on voit
 dans l'intervalle, et auxquels l'artiste tenait beaucoup;


  (7) Il est aisé de voir, par le drapeau et les costumes, que Dumas a
voulu symboliser nos désastres de 1870 et la perte de nos provinces
(Notes de la Rédaction).