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                     PEINTRE LYONNAIS                     32j

navire, la croix d'une main; de l'autre il montre le ciel à
une foule avide de l'entendre. Le saint paraît un peu court,
à cause du navire qui cache le bas de son corps. L'enfant
qui se campe au beau milieu du tableau est une fort jolie
étude. Il en est de même de la jeune femme ravie, — et
l'on peut ajouter ravissante, — qui est à droite, admirant
le saint, vêtue d'une tunique jaune et d'un petit manteau
bleu de ciel, rejeté en arrière. Les proportions de cette
figure sont élégantes; la tête, très belle et bien plantée sur
les épaules. Le bras nu, beau de forme et de contours, a le
cachet de l'artiste.
   Ces quatre pages de l'histoire de saint Denis sont émi-
nemment décoratives. L'aspect en est frais, léger et calme.
Point de tapage ; rien non plus d'escamoté dans ce long
travail. Les têtes, les mains, les pieds, tout est étudié,
rendu avec une profonde sincérité, un grand savoir et une
remarquable sobriété. Rien ne vise à l'effet, et l'effet n'en
est que plus grand.
    La composition du milieu est certainement la plus belle,
la plus expressive et la plus harmonieuse. Il s'en exhale
comme un souffle religieux, céleste.
    Aussi ne sommes-nous point étonnés de l'admiration ma-
 nifestée par Mme Oppenheim à leur vue. Ce fait, du reste,
 a trop heureusement marqué dans la vie de notre ami,
 pour que nous ne disions pas quelques mots de la façon,
 extrêmement honorable, dont la commande des peintures
 de la Trinité est arrivée à Dumas.
    Mme Oppenheim, épouse du banquier bien connu, avait
 rapporté d'Allemagne le souvenir d'une Pieta, qu'elle dési-
 rait rappeler dans l'église de la Trinité, son église parois-
 siale. Elle alla trouver dans ce but le directeur des Beaux-
 Arts, qui était alors Charles Blanc, lui exprima son désir