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322 MICHEL DUMAS
la marche de l'artiste dans la voie où il était entraîné par
ses convictions religieuses et la gravité de son talent.
Les peintures sont sur toile maroufHée. Elles compren-
nent quatre grandes compositions, où les figures sont de
grandeur naturelle.
Au milieu, Glorification de saint Denis'. Le saint, ressuscité
avec sa tête, est emporté dans le ciel par les anges. Deux
d'entre eux sortent du groupe et portent triomphalement,
l'un, la hache du bourreau, l'autre, la palme du martyr. Ce
groupe unique est bien composé, bien condensé, et forme
une heureuse silhouette. Pourtant, nous goûtons peu la
figure de l'ange qui baise la main du saint. L'action nous
paraît trop humaine.
A droite, Martyre de saint Denis. Le saint est à genoux.
Sa tête vénérable annonce une douce résignation ; il attend
le coup fatal. Le bourreau qui va le frapper est vigoureuse-
ment coloré, et fait contraste avec le saint vieillard, vêtu de
laine blanche. Dans le bas de la toile est le trépied renversé
sans doute par le saint en refusant de sacrifier aux idoles.
Dans le haut, une statue d'empereur romain, nu et les
jambes croisées : figure très habilement dessinée.
£r Plus à droite, Ensevelissement de saint Denis. Une pieuse
chrétienne tient la tête du martyr, dont on entrevoit le pro-
fil sous le linge blanc qui l'enveloppe. Dans la partie infé-
rieure du tableau, des fidèles ensevelissent le saint; ils le
font glisser doucement dans la fosse par le haut du corps]
les épaules ne se voient presque plus. Par une délicatesse
de l'artiste, la vue du col tranché est ainsi épargnée au
regard du spectateur. Quelques-uns des assistants ont des
vêtements très foncés qui font ressortir la blancheur du
cadavre, sans aucune brusquerie cependant.
A gauche, Apostolat de saint Denis. Le saint arrive sur un