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VIEILLES CHOSES ET VIEUX MOTS LYONNAIS 295 harpes sur des malheureux (2). Notre lyonnais en a con- servé le souvenir dans l'expression pittoresque de revendeur de gages, qui est le seul nom sous lequel nous connaissions les marchands de vieux meubles, vieilles ferrailles, vieux bijoux, etc. Remarquer que Y h aspirée qui existe dans la forme fran- çaise harpailhur (sauf dans Cotgrave) n'existe pas dans le lyonnais, chaque dialecte dérivant le mot de son primitif particulier. Quant à la corruption en orpailleur, de même que ar est devenu or parce que les arpelleurs ou harpailleurs recher- chaient For dans le lit des rivières, de même on a vu dans pailleur un dérivé de paillette, sans songer qu'on aurait dû avoir orpailleleur. L'ALNA Alna, en vieux lyonnais, signifie aune, comme le vieux français aine. Toutefois, il a un sens différent dans le texte suivant : Tarif du péage de Lyon, 1277-13 15 : « Aussi o deyvont li banc deuz ecofers à la festa Sant Michel davant Sant Nisies, toit li banc qui issont senz czois qui deyvont aines, cha- cons II d. (3) », aussi ce doivent les bancs des cordonniers (ou marchands de cuir) à la fête de saint Michel devant [l'église de] Saint-Nizier, tous les bancs qui s'y mettent, outre ceux qui doivent aines, chacun II deniers. (2)' Comparez ces vers d'un vieux Noël : Libéra no de Yarpe De cettoz usuri. (3) Cartulaire municipal de M. Guigue, page 407.