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DE PUVIS DE CHAVANNES 255 confondre avec ceux de Clouet, méritent d'être cités; puis les Coustou et Coysevox, Jacques Stella, assez pauvre élève du Poussin, et c'est tout. Mais Lyon a pris une plus large part au beau mouvement artistique de ce siècle. Ceux qui s'y sont illustrés se divisent nettement en deux grou- pes; l'un conduit par l'idéalisme ou par le mysticisme qui n'est que l'état suraigu d'idées particulières, l'autre, rasant la terre de près comme les Hollandais et peignant comme ces peintres des peintres. Hippolyte Flandrin, Paul Chena- vard et Puvis de Chavannes sont en tête du groupe de l'idée, Janmot qui a eu ses belles heures (6), Orsel (7), qui a eu de très hautes prétentions, ferment la marche. Les réalistes, ou bien si ce mot effraie, les observateurs exclusifs, les supérieurs dans la technique, sont représentés par Meissonier avec sa science infinie et son œil incom- parable, Grobon et son Petit rémouleur (8) qui rivalise avec Gérard Dow, Berjon dont le Cadeau de fruits (9), peut sup- porter victorieusement le voisinage de David de Heem, et enfin par Vollon, le maître-peintre des armures, des chau- drons et des potirons. Quelle séparation nette et tranchée, (6) Pour apprécier à toute sa haute valeur le talent de Janmot, il faut revoir sa fresque de la chapelle de l'Antiquaille. (7) L'Etat vient de donner à la ville de Lyon le tableau d'Orsel, le Bien et le Mat, qui faisait partie de la galerie du Luxembourg. Il est exposé dans la galerie des Peintres lyonnais. Il est impossible de ne pas être frappé de l'insignifiance de cette peinture, au moins dans le sujet principal ; les médaillons qui l'entourent sont meilleurs et d'un dessin- serré et délicat ; mais comment s'imaginer qu'on a pu y voir un moment l'œuvre d'un rénovateur, et que le pauvre Vibert ait employé vingt années de sa vie à graver le Bien et le mal ! (8) Galerie des peintres lyonnais. (9) Galerie des peintres lyonnais.