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                    L'EMPEREUR D'ARLES                   227

césure. Il m'a bien semblé saisir au passage quelques images
un peu osées. Mais il se peut que l'oreille m'ait trompé ; il
est fort possible aussi que l'auteur fasse disparaître ces
imperfections, avant de livrer sa pièce à l'imprimeur.
   Ce bref compte-rendu serait tout à fait incomplet si je ne
disais quelques mots de la façon dont l'Empereur d'Arles a
été représenté} les 28 et 29 août, sur le Théâtre antique
d'Orange.
   Toute la Provence et tout le Comtat s'étaient mis en
mouvement pour cette solennité littéraire, et à chacune
des deux soirées, sept mille spectateurs se pressaient dans
l'immense hémicycle. C'était déjà un spectacle sans pareil
que ce flot humain descendant, sans solution aucune, des
gradins supérieurs et venant jusqu'à la scène.
   Malheureusement, les appareils électriques, disposés pour
éclairer la scène et l'amphithéâtre, fonctionnaient mal, et
la lumière faisant défaut à tout moment, il s'ensuivait les
incidents les plus étranges. Ainsi, au premier acte, lorsque
défile le cortège impérial au son d'une marche triomphale,
l'obscurité s'est faite tout à coup. Au contraire, pendant le
deuxième acte, qui se passe aux Alyscamps d'Arles et qu'il
avait fallu commencer à jouer à la clarté de quelques lampes,
au moment où un des personnages annonce que la nuit
tombe, les quatre foyers électriques se sont rallumés subi-
tement et ont inondé le théâtre de lumière.
  Je viens de parler d'une marche triomphale. Il y a aussi,
en manière de prologue, un hymne à Minerve, chanté par
deux cents voix d'hommes, de femmes et d'enfants, avec
simple accompagnement de harpes tenues par notre com-
patriote, M. Forestier, ses deux filles et deux artistes de
Marseille; la musique est de M. de Bricqueville. Pendant
tout le temps qu'a duré le chœur, une des lampes élec-