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PEINTRE LYONNAIS 201 trer le plus beau modèle. Ce portrait valut à Dumas un rappel de médaille. Deux portraits d'enfants de la famille de Gontaut figu- raient au même Salon. Puisque nous en sommes aux portraits, citons celui de la jeune comtesse Ed. de Fleurieux, exposé en 1868. Il y a un peu de raideur dans la pose et de sévérité dans la phy- sionomie. Ce portrait manque peut-être de charme et de jeunesse, mais on y retrouve toutes les qualités, maîtresses du peintre; un modelé habile et soigneux, un fini scrupu- leux jusque dans les détails de l'ajustement. Nous avons dit qu'avec le portrait d'Alphonse Balleydier figurait au Salon de 1857 les Disciples d'Emmaùs. La composition en est fort simple. Au premier plan, une table, un disciple à chaque bout. Au milieu, le Christ, vu à mi-corps. Il bénit le pain Soudain transfiguré, il est reconnu. Les figures sont de grandeur naturelle. Le sujet est ainsi clairement exprimé, mais le tableau, arrondi par le haut, semble, à distance, avoir poussé au noir. Au premier abord, on n'aperçoit guère que le Christ et la table ; fond et disciples disparaissent. Le Christ, large- ment drapé d'étoffe blanche, est un peu herculéen, et d'ailleurs se confond trop avec la nappe étendue sur la table. On voudrait aussi que celle-ci laissât voir les pieds, pour qu'on pût, par la pensée, construire la figure dans son entier. Ce tableau montre que l'on peut même faire abus de cet excellent principe qui veut que le principal personnage d'une scène attire surtout l'attention. BONNASSIEUX, Membre de l'Institut. (A suivre.)