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                ET DU VIEUX PONT MORAND                     163

humaines ! on pensait qu'il périrait par les pieds, c'est par
la tête qu'il est tombé ; peut-être, cependant par tous les
deux.

   Toute autre fut la ruine du viaduc en pierre du chemin
de fer à la Quarantaine, qui s'est écroulé le 30 novem-
bre 1854 d'une manière tout à fait imprévue, par une crue
ordinaire de 2 m. 50.
   Il avait été construit avec tout de luxe extra fort de l'école
Jullien; rien n'avait été épargné, son aspect était imposant,
la hauteur des rails au-dessus des quais avait permis de lui
donner une grande élévation; il paraissait bâti pour des
siècles, il n'a vécu que huit jours.
    Cependant les vieux Lyonnais savaient que ce pont était
fondé sur le sol de l'ancien confluent; ils disaient souvent
que la place était dangereuse, et qu'on éprouverait des
mécomptes.                                   \
    Qu'est-il arrivé ? Personne ne le sait.! A peine le pont
terminé, la pile gauche s'affaissa, la première arche croula,
les deux autres suivirent bientôt, et tout s'abîma dans un
 affreux désastre ; la consternation fut générale.
    Le temps pressait, le tunnel et la gare étaient presque
achevés; il était impossible de changer la direction du pont.
Au lieu d'un superbe monument nous avons dû subir
l'affreuse machine qui le remplace ; elle satisfait à toutes
les convenances de service, mais les yeux d'artistes en sont
 offusqués.

   J'ai raconté déjà, dans l'histoire du quai Saint-Clair, la
chute du beau pont Egyptien de l'ingénieur Garella, qui
fut emporté par un moulin en 1854; ainsi que la démoli-
tion du pont de la Boucle par un bateau à vapeur en 1874.