page suivante »
152 BIBLIOGRAPHIE mission d'exécuter ses volontés, et même d'accomplir ses simples désirs, s'est fait un devoir de cœur de la repré- senter auprès de ses lecteurs. » Ais-je besoin de dire ce qu'a été Mme la comtesse de Charpin ? Sa vie, si bien remplie, a été racontée déjà par un éminent écrivain, M. Henri Théolier, directeur du Mémorial de la Loire. La province Forézienne s'honore de la compter parmi ses meilleurs auteurs ; et quels sont les pauvres et les malheureux qui ne prononcent pas toujours son nom avec la plus profonde reconnaissance ? Car sa charité était inépuisable et sa main gauche a ignoré tou- jours les bienfaits que, de la droite, elle répandait autour d'elle. Née d'une grande race, elle appartenait aux Saint- Priest, aux La Guiche, aux Clermont-Tonnerre. Son père fut le comte de Saint-Priest, admis à l'Académie française à quarante trois ans. Comme je l'ai déjà dit ailleurs, le goût des lettres était aussi inné dans elle. Les études les plus sérieuses ont toujours eu un charme particulier pour son esprit élevé et richement orné. L'histoire, spé- cialement, avait toutes ses préférences ; surtout lorsqu'elle pouvait y puiser quelque grand enseignement et aider à l'amour de la religion. Aussi la voit-on prendre le sujet de sa première œuvre dans les annales de la Lorraine, et écrire la vie d'Eléonore d'Autriche, duchesse de Lorraine et de Bar, l'une de ces femmes d'élite qui a eu le don d'être une courageuse chrétienne, une reine habile au milieu des événements les plus cruels, une épouse accomplie quoi- qu'une d'abord, par exigence des nécessités politiques, à un homme repoussant et grossier. Elle fut aussi la meilleure des mères. Ce début fut un succès et, en même temps, un acte de charité; car les pauvres en firent leur profit, sur le conseil du marquis de Virieu, l'un des parents de l'auteur.